“Les macarons n’ont que quelques grammes pour mettre nos sens en émoi. Des yeux, on les dévore déjà. Les doigts effleurent leur surface, les arômes sont doucement humés. Lorsque l’on croque leur fine enveloppe croustillante, les oreilles en sont tout émoustillées. Alors vient en bouche une grâce délicate…”

Pierre Hermé

2. Comment rendre le macaron durable ?



Nous avons voulu voir si créer un macaron durable était possible. 

C'est pourquoi, nous avons modifié la recette classique du macaron framboise :




Recette classique du macaron puis revisitée afin qu'elle soit durable


Tout d'abord, nous avons remplacé la poudre d'amande par de la noix, puisque la plupart des amandes proviennent de Californie. Ensuite, nous avons décidé de prendre des oeufs de la ferme de notre vallée, du sucre glace et en poudre ERSTEIN provenant du Bas-Rhin. Pour ce qui est de la ganache, nous avons privilégié de la confiture de framboise maison, avec des fruits de notre propre framboisier.




Après avoir tenté cette expérience, voici le résultat :



Comme vous pouvez le constater, nous sommes loin des jolis petits biscuits qui nous font tant rêver. 
Dans un premier temps par sa couleur, étant donné que le colorant n'est pas un produit local, nous n'en avons pas utilisé et en remplaçant les amandes par les noix, nous avons obtenu une couleur beige naturelle mais pas très appétissante.
Dans un second temps, la texture en bouche n'était pas celle que l'on connait. La croûte était bien trop dure, et nous ne retrouvions pas le côté fondant qui nous plaît tant. 
Pour avoir un jugement extérieur sur notre expérience, et voir si nous pourrions les commercialiser nous avons demandé à 10 personnes de notre entourage ce qu'ils en pensaient.

-Deux d'entre eux n'ont pas voulu goûter car ils trouvaient qu'ils n'étaient pas du tout appétissants visuellement.
-Sept autres personnes, se disent non séduites par l'aspect visuel (couleur etc) mais notre expérience les a fortement intéressés. Malgré cela, ils n'ont pas retrouvé le goût authentique du macaron parisien auquel ils s'attendaient.
-La dernière personne a été séduite car elle ne s'attendait pas à ce résultat et a apprécié la nouveauté.

À notre échelle, nous avons montré que la production d'un macaron local et durable est possible mais fait face à une multitude d'inconvénients pour sa commercialisation.
De plus l'aspect extrêmement différent ne séduit pas forcément les consommateurs, bien que cela dépend à nouveau du goût des individus, qui sont habitués à une image lisse et haute en couleur du macaron.
Cependant, même si nous sommes arrivées à produire un macaron local et durable, les parfums ne pourront jamais varier comme chez Ladurée par exemple, étant donné qu'il propose beaucoup de goûts différents dont les produits proviennent de terres lointaines.


Au final, nous pouvons dire qu'il serait difficile de produire à 100% un macaron durable et local puisque la plupart des produits utilisés dans la recette sont importés, le coût serait bien trop élevé pour le fabricant et le consommateur ne serait pas satisfait.




IV. Conclusion

D’après nos recherches, réflexions et jugements, il y a plusieurs choses qui nous influencent à dépenser autant pour si peu

Premièrement, la naissance de ce succès provient de l'influence des médias qui ont fait du macaron une star, un must-have et le nouveau fleuron de la gastronomie française : par les livres, la musique, les films et les différentes séries. 
Ce succès provient aussi des techniques marketing des fabricants qui ne misent pas sur la publicité, mais sur le packaging et l'esthétique. La pâtisserie devient haute couture, avec des collections selon la saison et une envie continuelle d'innovation et de renouvellement. Dans un but de concrétiser ce succès et de satisfaire d'avantage une clientèle aisée et exigeante, le fabricant n'hésite pas à faire du sur-mesure. Depuis peu, le macaron se transforme d'ailleurs en divers objets
C'est finalement une nouvelle tendance dans notre société de consommation, car en consommant un aliment si cher pour sa quantité, on a l'impression d'appartenir à une classe plus aisée, et donc se différencier des autres. 
Nous avons d'ailleurs constaté que même si les classes sociales plus élevés consomment plus fréquemment des macarons, c'est le goût de chacun qui prime dans l'achat de cette petite gourmandise.
Deuxièmement, nous avons constaté qu'avec plus de 38,5 millions de macarons produits par an, les fabricants devraient penser au développement durable dans leur mode de production. Tout d'abord, en limitant les packagings qui ne sont pas écologiques (sachets contenant une boîte en carton contenant du papier de soie) mais surtout en évitant de trop importer des produits d'ailleurs dont le transport est polluant et cher. Pour cela, le développement durable est une priorité, et nous avons créé notre propre macaron. Finalement, il est possible d'en produire à une petite échelle mais impossible pour des grandes entreprises. 




Le macaron reste l'emblème du chic à la française. Mais depuis peu, il doit faire face à un concurrent sévère tout droit venu des États-Unis : le Cupcake ! Tout aussi mignon que le macaron et moins cher, il cible une clientèle en attente constante de nouveauté.